Slap Shot a soir on fourre Végas... (Forum)

par Jéromec, jeudi 04 décembre 2025, 21:18 (il y a 8 jours) @ Jéromec

SCÈNE : Vestiaire du Centre Bell, finale de la Coupe Stanley, match 7 contre Vegas.
Les lumières sont baissées, juste le logo du CH qui brille au plafond comme une hostie rouge.
Les joueurs sont déjà en équipement complet, bâtons entre les jambes, silencieux.
Reggie Dunlop entre sans un mot, ferme la porte à double tour, met la chaîne.
Il reste debout au centre, parle lentement au début, puis ça monte, ça monte…REGGIE
(sans crier, presque un chuchotement)Regardez autour de vous
.
Regardez-vous dans l’blanc des yeux.
Y’a pas un ostie de gars dans c’te vestiaire-là qui mérite pas d’être ici.
Pas un.On a passé par la marde ensemble.

On a gagné à Philadelphie avec trois gars grippés pis un goaler qui chiait liquide.
On a perdu à Tampa en prolongation parce que l’arbitre avait les yeux dans l’cul.
On a pleuré dans l’avion, on a sacré dans l’bus, on a vomi dans l’toilette de l’hôtel à 4 h du matin.

Pis on est encore là.Astheure… on est à 60 minutes d’être des dieux…
ou de redevenir des mortals pour le reste de nos crisse de vies.(beat, il fait le tour, regarde chaque joueur dans les yeux)Vegas, y pensent qu’y vont nous fourrer à soir.
Y pensent qu’on est une gang de Français qui parlent fort pis qui plient quand ça cogne dur.
Y’ont mis des pubs partout : « What happens in Vegas… »
Ben moi j’vous l’dis : astheur, c’qui arrive à Vegas, c’est qu’y vont se faire fourrer par une gang de sacrament de Québécois en crisse.Y’ont jamais joué devant 21 000 personnes qui crient « OLÉ OLÉ OLÉ » comme si c’était une messe noire.
Y’ont jamais entendu le Centre Bell trembler comme un ostie d’orgasme collectif quand la rondelle touche le fond du filet.

Y vont comprendre à soir c’que c’est qu’avoir la Sainte-Flanelle sur le cœur.(reggie monte le ton, la voix commence à craquer)J’veux pas que vous jouiez pour la coupe.
J’veux pas que vous jouiez pour les fans.
J’veux pas que vous jouiez pour vos mères, vos blondes ou vos enfants.J’veux que vous jouiez pour le p’tit gars de 8 ans en vous autres qui patinait sur l’étang à moins 30 en pleurant parce que ses pieds gelaient…
mais qui rêvait quand même de soulever c’te crisse de coupe-là une fois dans sa vie.Y’est encore là, ce p’tit gars-là.
Y’est assis dans c’te vestiaire-là.
Pis y vous regarde.Alors quand vous allez sortir sur la glace à soir…
faites-le pour lui.
Faites-le sale.
Faites-le laid.
Faites-le avec du sang dans bouche pis d’la haine dans l’bâton.Parce que si on perd à soir…
on va perdre en hommes.

Mais si on gagne…(reggie prend une grande respiration, hurle enfin)…ON VA ÊTRE DES MAUDITS DIEUX JUSQU’À LA FIN DES TEMPS, CÂLICE DE TABARNAK DE SACRAMENT DE CRISSE DE BAPTÊME !(maintenant il hurle à s’arracher la gorge)ALORS SORTEZ-MOI ÇA, GANG DE SAUVAGES !
SORTEZ-MOI ÇA PIS MONTREZ-LEUR QUE LE QUÉBEC SE LÈVE PAS JUSTE POUR SACRER,
Y SE LÈVE POUR GAGNER, OSTIE !(L’équipe explose. Casques claquent sur le sol, bâtons frappent les bancs, les gars hurlent comme des animaux.)REGGIE
(dernier cri, la voix brisée)À soir… on fourre Vegas…
pis on ramène la coupe à maison.GO HABS GO, CÂLICE !(Noir total.
On n’entend plus que 20 paires de patins qui cognent le béton en courant vers la glace,
et 21 000 personnes qui commencent déjà à chanter « OLÉ » avant même l’hymne national.)