Est du Village « Les clients ne viennent plus, ils ont peur (Forum)

par Jéromec, dimanche 18 juin 2023, 16:24 (il y a 316 jours) @ Jéromec

Devinez où les festivaliers ne vont PAS célébrer... L'Ex Village Gai, zone ultra sinistrée où la cocaïne est considérée comme une drogue douce, et ou être à jeun c'est être fucké rare...
:mouche:

https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/2023-06-18/est-du-village/les-clients...

Est du Village « Les clients ne viennent plus, ils ont peur »

Le sentiment d’insécurité s’est aggravé depuis le début de l’été dans l’est du Village, selon plusieurs commerçants. Des tenanciers craignent même de devoir fermer leur terrasse, faute de clients.

Martin Barrette est à bout. À bout des bagarres qui éclatent à toute heure du jour et de la nuit. Des seringues qui jonchent le sol. Du vandalisme répété.

« Les clients ne viennent plus, ils ont peur. On est passés d’un bar plein tous les vendredis et samedis à servir quatre ou cinq personnes », laisse tomber le gérant du cabaret Expose.


Une bruine tombe samedi soir rue Sainte-Catherine, près de la station Papineau. Plusieurs commerçants déplorent le sentiment d’insécurité croissant dans le secteur. Des tenanciers songent même à fermer leur terrasse.

Martin Barrette, gérant du cabaret Expose

La situation n’a jamais été aussi mauvaise, constate Martin Barrette. « Depuis le début de l’été, ça n’a pas d’allure », déplore-t-il.

Quelques minutes plus tôt, il racontait à des policiers qu’un de ses employés avait récemment failli se faire poignarder dans la ruelle derrière son établissement. « On a réussi à maîtriser [l’assaillant]. Le gars avait une paire de ciseaux », lance-t-il, énervé.

Cohabitation difficile
Tout près, le bar Cocktail déplore aussi une baisse marquée de la clientèle. Son propriétaire, Luc Généreux, envisage de fermer sa terrasse, qui lui coûte plus qu’elle ne lui rapporte.

Luc Généreux, propriétaire du bar Cocktail

Il y a souvent des gens dans la rue qui crient, qui ont les facultés affaiblies, qui se battent. Les gens finissent leur verre et ils s’en vont.

Luc Généreux, propriétaire du bar Cocktail

Les problèmes liés à la toxicomanie et à l’itinérance ne sont pas nouveaux dans l’est du centre-ville. Depuis la pandémie, plusieurs reportages ont fait état d’une cohabitation difficile entre les commerçants et la population en situation d’itinérance. En janvier, le magasin Archambault situé à l’angle des rues Berri et Sainte-Catherine annonçait qu’il fermait ses portes en raison de « l’évolution du tissu urbain » autour de la place Émilie-Gamelin.

Pour Luc Généreux, la Ville de Montréal échoue à assurer un environnement accueillant et sûr non seulement pour la clientèle, mais aussi pour les commerçants et leur personnel. Et si l’administration de Valérie Plante a créé une cellule de crise contre l’insécurité, sur le terrain, les résultats tardent à se concrétiser.

Ses employés ont peur de retourner à la maison au milieu de la nuit après le travail, affirme-t-il.

« Dans notre secteur, entre la rue Champlain et l’avenue Papineau, c’est même pire. Ça fait 15 ans que je suis ici et c’est pire que jamais », conclut Luc Généreux.

Des cas de vandalisme
Une odeur de poulet rôti embaume la cantine portugaise Emilia, qui a récemment été vandalisée. Le trou béant dans la vitrine du restaurant, situé rue Sainte-Catherine, est toujours là.

D’après les vidéos de surveillance, un homme aux facultés affaiblies a fracassé la vitrine avec une bouteille dans la nuit de mercredi à jeudi. « On a déjà fait un rapport à la police. C’est beaucoup de tracas », déplore la superviseure de l’établissement, Jade Rainha.

C’est loin d’être le premier incident du genre : une personne a été poignardée dans la ruelle derrière le restaurant quelques mois plus tôt. Depuis, les employés ne sortent plus les poubelles seuls.

On a plusieurs succursales et absolument personne ne veut travailler ici.

Jade Rainha, superviseure de la cantine portugaise Emilia

Un peu plus loin, la vitrine du restaurant d’Emily Yu a elle aussi été vandalisée. Coût des réparations : 1500 $. Et c’est sans parler des problèmes qui font désormais son quotidien.

Elle montre du doigt un groupe de sans-abri agités qui se trouvent à l’extérieur. « Il y a toujours des gens qui dorment sur la terrasse le soir. Le lendemain matin, les tables sont renversées », raconte-t-elle.

Assis dans un café, David Hamelin est un habitué du coin. Non, il ne s’est jamais senti en danger ici. Mais ce qui le frappe le plus, c’est la misère. « C’est tellement concentré dans le secteur. Je me dis qu’il y a peut-être un manque de ressources », dit-il.

« La police ne fait rien »
Tous les commerçants interviewés ont déploré l’inaction de la police, qui n’en fait pas assez pour assurer la sécurité.

« Nous, on n’a pas le droit de mettre de la musique sur une terrasse. Eux, ils font tout impunément. Ils prennent de la drogue, boivent de l’alcool. La police passe devant eux et ne fait rien », s’indigne Luc Généreux.

Elle a beau leur dire de se disperser, « ils reviennent cinq minutes plus tard », soutient Martin Barrette.

« On est en train de faire faillite. Là, c’est les terrasses qu’on ferme, mais dans pas longtemps, c’est des business qui vont fermer », laisse-t-il tomber.


Fil complet:

 Fil RSS du sujet

powered by my little forum