Et pendant ce temps..... Camping Montréal... (Forum)

par Jéromec, dimanche 18 juin 2023, 16:36 (il y a 316 jours) @ Jéromec

La CAQ qui est réputée pour porter au secours des riches et des puissants de ce monde à coups de subvention$ et de prêt$ pardoMinable...

Se contreCaq des sans abris... qu'ils investissent dans l'immobilier dit-elle...
:mouche:
https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/2023-06-15/itinerance/des-campements-...
Six personnes qui campaient depuis une semaine au parc du Mont-Royal, près de l’avenue du Parc, ont été évincées mercredi.

Les campements de sans-abri se multiplient à Montréal cet été. Certains sont rapidement démantelés, mais d’autres sont tolérés depuis longtemps, puisque la Ville ne semble pas avoir de politique claire à ce sujet.

Mis à jour le 15 juinPartager
Isabelle Ducas
ISABELLE DUCAS
LA PRESSE
Mercredi, six personnes qui campaient depuis une semaine au parc du Mont-Royal, près de l’avenue du Parc, ont été évincées et ont dû emballer leurs maigres possessions en vitesse, sous l’œil de deux policiers et d’employés municipaux menaçant de saisir leurs biens.


PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Les tentes sur le mont Royal ont été enlevées sous le regard de policiers.

Pourtant, près de l’autoroute Métropolitaine, dans le quartier Villeray, un sans-abri vit dans une tente depuis six ans sans être inquiété par les autorités. Dans ce secteur, au moins quatre autres campements sont disséminés à différents endroits, cachés dans des bosquets. L’arrondissement a demandé, il y a 10 jours, le retrait des tentes excédentaires qui servaient à de l’entreposage, mais la présence des campeurs est tolérée.

Nulle part où aller
« Les bœufs nous demandent de partir, mais ils ne veulent même pas nous laisser deux heures pour ramasser nos affaires, » dénonce avec colère Bazz, l’un des campeurs du mont Royal, alors qu’il est occupé à entasser son matériel de camping sur une plateforme à roulettes, tentant de tout y faire tenir, comme s’il s’adonnait à une partie de Tetris.


PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Bazz, sans-abri qui campait au pied du mont Royal

Où voulez-vous qu’on aille ? On va juste se déplacer ailleurs où on sera plus difficiles à trouver.

Bazz, sans-abri qui campait au pied du mont Royal

Dans la rue depuis plusieurs années, Bazz dit avoir campé à une vingtaine d’endroits différents depuis un an.


Il avait reçu vendredi dernier un avis d’éviction, remis par un employé municipal. Du côté de la Ville de Montréal, le commissaire aux personnes en situation d’itinérance, Serge Lareault, assure que les campeurs sont rencontrés par des intervenants, qui les orientent vers des refuges pour itinérants, avant d’être expulsés d’un site.

« Je ne veux rien savoir de leurs refuges, » rétorque Bazz, qui déplore avoir été victime de vols dans ces endroits, où la vie privée n’est pas respectée, dit-il.


PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Justin et Kamila, couple originaire de Toronto, quittent leur campement du mont Royal à bord de leur vélo.

Après avoir plié bagage, Kamila et Justin, couple originaire de Toronto, partent de leur côté avec leur chariot de vélo qui déborde. « Pour aller dans un refuge, il faudrait qu’on puisse entreposer nos affaires quelque part, mais ce n’est pas possible, » dit Kamila.

« Tragédie sociale »
Pourquoi Bazz, Kamila et Justin ont-ils été délogés de leur campement, alors que Serge, Ben et Alain, qui ont installé leurs pénates sur des terrains qui jouxtent l’autoroute Métropolitaine, dans Villeray, peuvent y demeurer ? Dans le Sud-Ouest, sur un terrain boisé à côté de la station de métro Place-Saint-Henri, d’autres tentes ont aussi fait leur apparition il y a quelques mois et les habitants des lieux n’ont pas l’intention de partir.

C’est du cas par cas. Quand il n’y a pas de nuisance, on se donne le temps d’agir. On essaie de trouver un équilibre. Mais c’est une tragédie sociale avec laquelle la Ville est prise.

Serge Lareault, commissaire aux personnes en situation d’itinérance à la Ville de Montréal

La Ville reçoit des plaintes de citoyens, qui doivent pouvoir utiliser les parcs, note M. Lareault.

« De toute façon, ce n’est pas une solution sécuritaire ni pérenne que des gens vivent dans des tentes, surtout dans une ville qui a un hiver comme le nôtre, » ajoute-t-il.

Mais quelles solutions ?
Le directeur d’un organisme qui fait du travail de rue, qui ne veut pas être nommé parce qu’il reçoit du financement municipal, dénonce les démantèlements de campements, qu’il qualifie d’« inhumains ».

« Ma question à la Ville c’est : quelles sont les solutions ? En enlevant les tentes, on force juste les gens à dormir à la belle étoile. Tant qu’il n’y a pas de solution, c’est illogique, » s’insurge-t-il, racontant le cas d’un homme qui a dû être hospitalisé après le démantèlement de son campement, tellement il a été désorganisé par cet évènement.


PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Les sans-abri qui campaient sur le mont Royal ont dû emballer leurs maigres possessions en vitesse.

Nous avons parlé à une douzaine de personnes itinérantes pour ce reportage. Toutes sont conscientes qu’elles peuvent déranger, et prennent soin de garder leur emplacement exempt de déchets, comme nous avons pu le constater.

« On garde l’endroit propre, on ne dérange personne ici, » assure Lyzie, rencontrée au campement du mont Royal qu’elle partage avec trois amis. Deux tentes, une grande toile, un hamac, un barbecue, des gants de boxe et un punching bag, des vêtements qui sèchent sur une corde… L’endroit est paisible, sauf pour les ratons laveurs qui viennent parfois fouiller dans les poubelles du groupe.

« Les règlements, ce n’est pas pour moi »
En fumant une cigarette avec Steve, assise devant sa tente, Lyzie explique avoir passé l’hiver dehors, puis avoir intégré le refuge pour itinérants installé dans l’ancien Hôtel-Dieu. « Mais les règlements, ce n’est pas pour moi, » ajoute-t-elle, expliquant qu’elle s’est fait expulser de l’endroit et que ses effets personnels ont été jetés.


PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Lyzie, fumant une cigarette dans un campement sur le mont Royal

Caché dans un bosquet près de l’intersection de l’avenue Christophe-Colomb et du boulevard Crémazie, à l’ombre de l’autoroute Métropolitaine, le campement d’Alain Goyette et de ses deux « co-campeurs » est invisible de la rue. L’homme de 65 ans à la longue barbe blanche garde l’endroit scrupuleusement propre, traquant le moindre détritus transporté par le vent.

La proximité d’une intersection très achalandée lui donne accès à de nombreux automobilistes immobilisés, auprès desquels il quête de quoi se payer à manger. « On se demande pourquoi ils voudraient nous expulser, parce qu’on ne dérange pas », affirme Alain Goyette, installé à cet endroit depuis deux ans.

4/5
Les autorités municipales ignorent combien de personnes vivent dans des tentes sur le territoire de Montréal. Une chose est sûre, selon plusieurs intervenants du milieu de l’itinérance : le phénomène est en augmentation, même si les campements n’ont pas la même ampleur que celui qui avait été démantelé rue Notre-Dame, dans Hochelaga-Maisonneuve, en 2020. Ils sont plutôt disséminés à divers endroits sur le territoire.


PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Campement de la rue Notre-Dame, dans Hochelaga-Maisonneuve, en novembre 2020

Tous disent la même chose : « C’est directement lié au manque de logements abordables, sociaux et communautaires. Il n’y a pas de réponse adaptée aux besoins réels de ces personnes, » observe Annie Savage, du Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal.

« Ce n’est pas tout le monde qui a le profil pour loger dans un refuge pour sans-abri, même temporairement, » explique Émilie Fortier, du refuge Mission Old Brewery. « Habiter dans le même bâtiment que 200 autres personnes, manger en même temps que tout le monde, suivre un cadre… Quand tu as des problèmes de consommation ou de santé mentale, que tu es en couple ou que tu as un animal, ce n’est pas évident. »

« Certaines personnes ont besoin d’un soutien plus intensif que ce qu’on peut offrir. »

DÉMANTÈLEMENT ENCORE REPORTÉ SOUS L’AUTOROUTE VILLE-MARIE
Le campement de sans-abri qui devait être démantelé jeudi, sur un terrain du ministère des Transports du Québec sous l’autoroute Ville-Marie, obtient un nouveau sursis : la décision de la Cour supérieure demandant à la dizaine de campeurs de partir avant le 15 juin a été portée en appel par la Clinique juridique itinérante. La cause a été entendue mardi par la Cour d’appel, qui doit rendre une décision la semaine prochaine. En attendant, l’avis d’éviction est suspendu.


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