Itinérants : « Une bonne grosse crise », reconnaît la Ville (Forum)

par Jéromec, lundi 17 juillet 2023, 07:22 (il y a 287 jours) @ Jéromec

a force de brasser la cage, on va peut-être trouver des solutions...
Mais ajouter 70 000 immigrants de plus par année... C'est peut-être un peu abusif...?

Monter la population du Canada à 100 millions ,je veux bien mais faut loger tout ce beau monde...


https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1995749/itinerance-crise-ville-montreal-serge-lare...

Itinérants : « Une bonne grosse crise », reconnaît la Ville de Montréal


Thomas Gerbet
Publié à 1 h 55
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La Ville de Montréal admet faire face à « une grosse crise », « particulière » et « solide », alors que les conflits entre résidents et itinérants se multiplient dans la métropole, aux abords des refuges et services. À l'occasion d'une entrevue accordée à Radio-Canada, le Commissaire aux personnes en situation d'itinérance Serge Lareault se dit préoccupé par les nouveaux profils des itinérants.

Quand j'ai commencé, il y a 30 ans, l'itinérance, c'était majoritairement des hommes de 40 ans et plus qui avaient eu des problèmes d'alcoolisme. Aujourd'hui, on voit que tout le monde est à risque, raconte celui qui a dirigé le magazine L'Itinéraire pendant 20 ans.

Serge Lareault en gros plan.
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Serge Lareault est le commissaire aux personnes en situation d'itinérance à la Ville de Montréal.

PHOTO : RADIO-CANADA

On voit des très jeunes et on voit des personnes âgées de plus de 65 ans qui ont travaillé toute leur vie, mais leur petite pension ne leur permet plus de se maintenir [en logement].

On a même vu une madame de 84 ans se retrouver en refuge.

Une citation deSerge Lareault, Commissaire aux personnes en situation d'itinérance, à la Ville de Montréal
Parmi les « nouveaux visages » dans la rue, il y a aussi des immigrants. Ce n'est pas encore quelque chose de significatif, mais il faut l'avoir à l'œil, dit-il. Parce que, dans d'autres villes, on a vu que les refuges se sont remplis de migrants, pour lesquels le parcours ne s'est pas bien passé.

Un itinérant, rue Ontario, à Montréal.
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Un itinérant, rue Ontario, à Montréal.

PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS

Cette diversité des profils est « une complexité de plus » pour le Commissaire.

Avant, on avait les utilisateurs de drogue injectables versus les alcooliques et ça se chicanait. Maintenant, tu as une panoplie de différences d'âges, de cultures, qui fait que c'est plus difficile, dans un refuge qui accueille une grande mixité et une grande diversité de personnes, de trouver un équilibre.

Une citation deSerge Lareault, Commissaire aux personnes en situation d'itinérance, à la Ville de Montréal
Il cite aussi la forte proportion d'itinérants autochtones et inuits qui requièrent des services adaptés.

Le nombre d'itinérants sera bientôt connu
Serge Lareault confirme ce que tout le monde a remarqué dans les rues de la métropole : il y a plus de personnes dans la rue. Combien de plus ? Il faudra attendre encore « quelques semaines » avant de le savoir. Les données du grand dénombrement des sans-abris réalisé au mois d'octobre tarde à être compilées.

Le plus récent bilan, en 2018, faisait état de 3149 sans-abris « visibles » à Montréal. Sauf que depuis la pandémie, il y a explosion de la précarité, partout dans le monde.

Un homme dort sur un banc, dans le quartier des spectacles, à Montréal.
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Un homme dort sur un banc, dans le quartier des spectacles, à Montréal.

PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS

Oui, il y a eu la PCU [prestation canadienne d'urgence, durant la pandémie], mais il y a énormément de gens qui ont perdu des revenus, qui ont perdu leur commerce, qui ont perdu pied, analyse-t-il. Ensuite, on a été frappés par la hausse du coût de la vie, la montée des hypothèques et l'immigration arrivée de manière importante, jusqu'à la fermeture du chemin Roxham, ce qui a engorgé les services.

Les nouvelles drogues exacerbent le problème
Aussi, ce qui a changé, c'est la composition des drogues, les gens font plus de psychoses et ils sont plus visibles, dit-il. Les nouvelles drogues, comme le fentanyl, sont de plus en plus fortes, de plus en plus dangereuses.

Des gens viennent en aide à un toxicomane
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Une augmentation des cas de surdoses est enregistrée à Montréal

PHOTO : RADIO-CANADA / ÈVE COUTURE

Il constate que les toxicomanes, accros à ces nouvelles drogues, fréquentent moins le réseau des refuges.

Le sentiment d'insécurité et les tensions sont ainsi plus présents avec le développement de milliers de condos au centre-ville, ces dernières années.

Le problème de cohabitation le plus frappant est sans doute celui de« l'allée du crack », en plein quartier des spectacles, où des résidents déplorent les intrusions par effraction dans leurs immeubles d'itinérants toxicomanes qui s'y droguent, y dorment et y font leurs besoins.

Certains intervenants en toxicomanie craignent que le centre-ville finisse par ressembler au quartier Downtown Eastside de Vancouver, gangrené par la pauvreté, l'itinérance, la drogue et la criminalité.

Une personne occupe l'escalier d'un immeuble à condos de la rue Charlotte, ses affaires posées près d'une tâche d'urine.
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Une personne occupe l'escalier d'un immeuble à condos de la rue Charlotte, ses affaires posées près d'une tâche d'urine.

PHOTO : RADIO-CANADA

De plus en plus de quartiers touchés
Avant c'était peut être juste le centre ville, mais [maintenant] ça se vit dans plusieurs quartiers, explique Serge Lareault. Il y a des poches de pauvreté qui se sont créées. Il cite Villeray et Ahuntsic, où l'on croise plus d'itinérants qu'avant. Des nouveaux refuges ont été ouverts depuis la pandémie dans le Plateau-Mont-Royal et Hochelaga, ce qui créent des conflits de voisinage.

En ce moment, on vit une crise particulière, reconnaît Serge Lareault, une bonne grosse crise solide.

Des tentes installées sous un mur de béton.
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Un campement de sans-abris, sous l'autoroute Ville-Marie, en mars 2023. Il a été démantelé au début du mois de juillet.

PHOTO : RADIO-CANADA / ELYSE ALLARD

Au début de l'été, c'est l'augmentation de la violence et de l'itinérance dans le Village qui a suscité la colère de commerçants et résidents.

Le Commissaire aux personnes en situation d'itinérance ne veut toutefois pas se laisser abattre, par toutes ces mauvaises nouvelles : on va la traverser cette crise là, comme on a traversé les autres.

Le centre-ville a maintes fois été annoncé comme mort, mais non il va survivre.

Une citation deSerge Lareault, Commissaire aux personnes en situation d'itinérance, à la Ville de Montréal
« Il faut appuyer sur l'accélérateur »
Serge Lareault pense que le nombre de places en refuge va encore devoir augmenter, si la crise du logement perdure. Déjà, il est passé de 900 avant la pandémie à 1600 aujourd'hui (pour au moins 3150 itinérants). La métropole compte 25 refuges.

Si on n'appuie pas sur l'accélérateur de la construction de logements sociaux, dans 5 ans, il va peut-être falloir le doubler ce nombre de refuges-là.

Une citation deSerge Lareault, Commissaire aux personnes en situation d'itinérance, à la Ville de Montréal
Malgré les critiques de résidents et d'organismes communautaires, la Ville de Montréal affirme avoir doublé son budget pour l'itinérance et elle mobilise des effectifs toujours plus nombreux dans les rues, jour et nuit.

Jamais il y a eu autant de mobilisation pour répondre à cette urgence-là, assure Serge Lareault.


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