Drainville est « préoccupé » (Forum)
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Drainville est « préoccupé »
Échec en français Drainville est « préoccupé »
PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE
À l’exception des mêlées de presse, le ministre de l’Éducation a refusé toutes les demandes d’entrevues de La Presse depuis son entrée en poste, à la mi-octobre.
C’est par un commentaire écrit de quelques lignes que le ministre de l’Éducation Bernard Drainville a réagi à l’augmentation importante du taux d’échec en français chez les élèves de 5e secondaire.
Publié à 11h11 Mis à jour à 11h48Partager
Marie-Eve Morasse
MARIE-EVE MORASSE
LA PRESSE
Tommy Chouinard
TOMMY CHOUINARD
LA PRESSE
La Presse révélait ce matin que dans presque tous les centres de services scolaires de la province, le taux d’échec à cet examen d’écriture a fait un bond entre 2019 et 2022. À certains endroits, la moitié des élèves n’ont pas obtenu la note de passage.
Bien que ces résultats suscitent de l’indignation, le ministre de l’Éducation Bernard Drainville refuse d’accorder des entrevues à ce sujet.
Par écrit, son attachée de presse indique que le ministre est « préoccupé par ces résultats à la baisse ».
« Le français est un enjeu qui nous tient particulièrement à cœur. Je suis conscient des effets de la pandémie sur la réussite des jeunes et nous travaillons sur cet enjeu spécifique qu’est la réussite du français à l’école », nous a fait savoir Florence Plourde.
À l’exception des mêlées de presse, le ministre de l’Éducation a refusé toutes les demandes d’entrevues de La Presse depuis son entrée en poste, à la mi-octobre.
Lundi matin, c’est l’ex-ministre de l’Éducation Jean-François Roberge qui a commenté les résultats des élèves du secondaire en français.
En entrevue à la radio de Radio-Canada, le ministre Roberge, responsable de la langue française, s’est dit « inquiet » de ces résultats.
À Montréal, par exemple, seuls 59,1 % des élèves du centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys ont obtenu la note de passage en juin dernier. Ce taux était de 72,9 % trois ans plus tôt.
« Je pense que tous les Québécois doivent s’inquiéter à chaque fois qu’il y a un indicateur sur le français qui est négatif, que ce soit la langue qui est parlée à la maison, la langue maternelle, la langue parlée au travail, la maîtrise de la langue par les élèves québécois, et on doit réagir », a déclaré M. Roberge.
Entre 2018 et 2022, Jean-François Roberge était à la tête du ministère de l’Éducation. Il a attribué la baisse de ces résultats au fait que les écoles aient été fermées pendant plusieurs semaines en pandémie.
« Je pense qu’on a fait le maximum pour mitiger les risques, mais ce n’est malheureusement pas très surprenant qu’il y ait eu des impacts sur les apprentissages », a ajouté le ministre Roberge. « Maintenant, ce qu’il faut faire, c’est continuer et faire le grand rattrapage », a-t-il ajouté.
Une feuille de route d’ici deux semaines
En campagne électorale, la Coalition avenir Québec a promis de « mettre l’accent sur l’enseignement du français aux jeunes en entreprenant une révision de l’ensemble des programmes d’enseignement du français ». Cette révision fait partie des options à l’étude au ministère de l’Éducation à la demande de M. Drainville.
Le parti de François Legault s’est également engagé à « favoriser le goût de la lecture chez les jeunes » en offrant 300 $ par année à chaque enseignant du préscolaire et du primaire pour l’achat de livres. Cette mesure, qui coûterait environ 10 millions de dollars par année, devrait être annoncée dans le budget Girard attendu en mars.
Plutôt discret depuis les élections, le ministre Drainville tiendra d’ici deux semaines une conférence de presse afin de dévoiler ses priorités, sa feuille de route pour le mandat.
Dans son discours d’ouverture de la session parlementaire l’automne dernier, François Legault lui a demandé « d’augmenter de 30 000 le nombre de diplômés en formation professionnelle » par rapport aux prévisions durant le mandat, un engagement électoral chiffré à 348 millions de dollars. « L’autre grand chantier en éducation, c’est rénover nos écoles », poursuivait-il. Il s’est engagé en campagne à ajouter 2 milliards aux 7 milliards de dollars d’investissement déjà prévus à cet effet.
Le premier ministre reconnaissait toutefois que le « principal défi » de M. Drainville sera « de trouver assez d’enseignants ». « On a besoin d’en former plus, il nous en manque. Et puis, évidemment, on ne peut pas régler ça du jour au lendemain. Ça prend quatre ans de formation à l’université pour devenir enseignant. Donc, on a du travail à faire. Il va falloir être créatifs pour y arriver rapidement. C’est la même chose avec des professionnels », disait-il. Cet enjeu se retrouvera forcément dans la feuille de route du ministre.
Québec solidaire inquiet
Le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, s’est lui aussi dit inquiet de ces résultats.
« Je n’aime pas ça, voir ça dans les journaux le matin. C’est quand même l’illustration que le destin du français, l’avenir de notre langue commune, ce n’est pas juste un débat sur l’immigration. François Legault semble croire que le seul défi du français, c’est l’immigration », a déclaré M. Nadeau-Dubois.
« Il faut se mettre les yeux devant les trous : la pandémie a fait des dommages sur le plan de la motivation, sur le plan de la santé mentale des étudiants et des étudiantes. Il faut s’occuper de ces questions-là », a-t-il ajouté.
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