Denise Bombardier a dû côtoyer un pédophile à Radio-Canada (Forum)

par Jéromec, mardi 04 juillet 2023, 12:07 (il y a 602 jours) @ Jéromec

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Logo de Pierre Olivier Fortin pour le journal de Quebec , vendredi le 5 decembre 2014. STEVENS LEBLANC/JOURNAL DE QUEBEC/AGENCE QMI)
PIERRE-OLIVIER FORTIN
Mercredi, 17 février 2016 16:43

MISE À JOUR Mercredi, 17 février 2016 16:43

Quelques minutes avant que la ministre de la Culture, Hélène David, ne demande le retrait du nom Jutra pour désigner les prix remis aux artisans québécois du cinéma en raison de choquants témoignages qui racontent que Claude Jutra était pédophile, Denise Bombardier livrait d’autres révélations-chocs en entrevue à Dominic Maurais, à CHOI Radio X. Elle raconte qu’elle a même dû côtoyer un pédophile à Radio-Canada quand elle était adolescente.

«Des pédophiles, y’en avait aussi à Radio-Canada, j’ai été victime d’un quand j’avais 11 ans. Lui, il se spécialisait dans les émissions pour enfants et à Radio-Canada, je me suis rendu compte beaucoup plus tard que les gens savaient qu’il était comme ça, qu’il aimait les enfants. Ça ne posait pas de problème, vraiment. Y’avait quelque chose de banalisé. Vous avez vu la même réaction aujourd’hui.»

«[Avez-vous dénoncé?] Non. Je ne voulais plus retourner dans son bureau. Ma mère voulait que je fasse des émissions avec lui. Mais comment ça se fait qu’elle ne l’ai pas senti? Je lui ai dit beaucoup plus tard et elle m’a dit “Pourquoi tu ne me l’as pas dit”? J’ai dit : “Je te disais que je ne voulais pas y aller!” J’avais 12 ans, 13 ans. Je me suis fait accompagner par une amie qui avait le même âge que moi. Comme j’arrivais toujours avec cette petite fille là, il n’a pas pu passer à l’acte. [...] C’est comme si on était anesthésiées, dans une paralysie. C’est comme si on veut parler et que le corps ne peut pas bouger.»

AU SUJET DE CLAUDE JUTRA
«Y’a autant de gens qui savaient qu’il y a de personnalités qui existent dans le monde du cinéma.»
«Dans le cas de Claude Jutra, ça se savait. J’ai même quelqu’un ce matin qui m’a téléphoné. Il m’a dit : “il était venu faire un film à Stanislas quand j’avais 14 ans. C’était clair. Il venait, il choisissait des garçons, il les a mis dans ses films.”»
«Les trophées ne peuvent plus s’appeler Jutra. Même s'il n'y avait pas eu de victimes, c’est impossible. Ça leur explose dans la face. La majorité du sentiment populaire, c’est que c’est quelque chose de dégelasse et qu’on ne peut pas accepter ça.»
AU SUJET DE CEUX QUI ONT PRIS LA DÉFENSE DE CLAUDE JUTRA
«On croit que les artistes sont à l’abri des dénonciations, parce qu’eux, ce sont des artistes, que les artistes sont toujours un peu fous. Que les artistes sont toujours un peu délinquants. Qu’au fond, l’artiste, c’est lui qui brise tous les tabous. Évidemment, ces gens-là se portent à la défense [des artistes], mais ne se porteraient jamais à la défense d’un curé qui l’a fait, au contraire.»
«On ne touche pas aux artistes, les artistes, c’est au-dessus de la race humaine. Eh bien je suis désolée, mais... C’est vrai qu’il faut distinguer la création de son créateur, mais on l’a fait de façon si systématique, et ça ne passe plus maintenant.»
«[Les pédophiles] Ce sont des personnes en autorité, qui ont un pouvoir énorme, qui ont une aura. Les enfants sont complètement sous influence, comme sous le contrôle d’un gourou. Et un enfant très excité sexuellement, il en redemande. Faites venir des psychiatres, ils vont vous le dire. Ils sont flétris... [Il y a brisure d’enfance]. Exactement.»