Difficile automne en vue pour Bernard Drainville (Forum)

par Jéromec, vendredi 18 août 2023, 09:07 (il y a 557 jours) @ Blake

Comment attirer de nouveaux profs, aucune idée...

Digne d'un travail d'Hercule...

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2004018/hugo-lavallee-bernard-drainville-rentree-p...

Difficile automne en vue pour Bernard Drainville

Le ministre devra parer au plus pressé, tout en menant à bien les grands projets qu’il a entrepris.

Bernard Drainville répond aux questions des journalistes.

Bernard Drainville devra s'attaquer à une importante pénurie de personnel, tout en menant à bien ses autres grands chantiers.

Hugo Lavallée (Consulter le profil)

Hugo Lavallée
Publié à 4 h 00 HAE
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Bernard Drainville s’est montré on ne peut plus candide. À l’approche de la rentrée scolaire, la priorité n’est pas tant d’assurer la présence d’un enseignant par classe que de veiller à ce qu’il y ait au moins un adulte dans la pièce. « Si possible avec un bac », a-t-il précisé.

L’époque où le ministre de l’Éducation devait justifier l’abandon des bulletins chiffrés ou expliquer le concept des compétences transversales semble bien lointaine. Face à la pénurie d’enseignants qualifiés, ces enjeux pourtant primordiaux ont presque l’air triviaux.

Depuis de nombreuses années déjà, les ministres de la Santé ont l’habitude d’être constamment en gestion de crise; cette réalité semble maintenant avoir gagné le ministère de l’Éducation.

Après la saga de l’enseignement à distance, qui a tardé à se mettre en place durant la pandémie, le titulaire de la fonction a eu à gérer tout le dossier de l’aération des classes. Sans oublier les problèmes liés au manque de chauffeurs pour le transport scolaire et la pénurie d’enseignants qui fait la manchette depuis déjà plusieurs années.

Dans un rapport déposé le printemps dernier, la vérificatrice générale a bien documenté l’ampleur du problème. Au 30 juin 2021, 1264 postes d’enseignants à temps plein et à temps partiel étaient pourvus par du personnel qui ne détenait aucune autorisation d’enseigner ni aucune tolérance d’engagement délivrée par le ministère de l’Éducation, ce qui est contraire à la loi.

Par ailleurs, 3778 enseignants n'étaient pas légalement qualifiés, mais disposaient d’une tolérance d’engagement au 30 juin 2021. Si les deux tiers d’entre eux détenaient un baccalauréat, 10 % avaient uniquement un diplôme d’études collégiales, et 1 %, un diplôme d’études secondaires. Ces situations ont un effet sur la qualité de l’enseignement, notait la vérificatrice.

Or, la situation s’est gravement détériorée depuis, affirme le directeur de la Fédération québécoise des directions d'établissement d'enseignement, Nicolas Prévost. L’organisation soutient qu’il reste encore quelque 5000 postes à pourvoir, à temps plein et à temps partiel, au cours des prochaines semaines.

Comment donner la priorité aux priorités?
En janvier, le ministre Drainville avait dévoilé les sept priorités auxquelles il comptait travailler. Améliorer la qualité de l’enseignement du français arrivait en tête de liste, mais on se demande bien comment cela sera possible si on doute encore qu’il y aura un adulte dans chaque classe d’ici la fin du mois.

Après le dépôt du projet de loi visant à réformer la gouvernance des centres de services scolaires, des syndicats d’enseignants avaient reproché au ministre de ne pas s’attaquer aux bonnes priorités. Le projet de loi no 23 est mal reçu, d’abord parce qu’il impose par voie législative des propositions qui sont présentement en discussion à nos tables de négociation, ensuite parce qu’il ne répond pas aux besoins criants de l’école publique, avait déclaré la présidente de la Fédération autonome de l’enseignement, Mélanie Hubert, en commission parlementaire.

Même si la pénurie d’enseignants apparaît comme le problème le plus pressant auquel le ministre fait face, le rapport de la vérificatrice générale montrait l’importance de ne pas laisser tomber les grands chantiers entrepris.

C’est que le ministère de l’Éducation dispose de bien peu d'informations sur l’évolution de ses effectifs, ou encore, sur les raisons qui poussent les enseignants à quitter la profession. Les centres de services scolaires ne compilent pas tous ces données de la même façon et l’accès qu’en a le ministère est inégal. Le projet de loi déposé au printemps a notamment pour objectif d’assurer un meilleur partage de l’information, ce qui devrait permettre à terme au ministère de faire une meilleure planification de ses besoins en ressources humaines.

La même logique s’applique aux sept priorités que le ministre avait mises en avant au début de l’année. Y figurait notamment l’accélération de la formation pour les diplômés universitaires souhaitant passer à l’enseignement, ou encore, l’embauche généralisée d’aides à la classe pour soulager les enseignants.

Dans les mois ayant suivi sa nomination au ministère de la Santé, Christian Dubé avait expliqué en entrevue à La Presse que le défi de tout gestionnaire, c’est d’être capable d’avoir un équilibre entre gérer ce qui est urgent et gérer ce qui est important.

C’est précisément le défi auquel fera face Bernard Drainville cet automne. Parer au plus pressé, tout en s’assurant de mener à bien les projets plus structurels qu’il a entrepris.


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