Plus de 240 campements d’itinérants MTL (Forum)

par Jéromec, mercredi 13 septembre 2023, 07:47 (il y a 443 jours)

Môsieur Légros nous disait que tout le monde avait les moyens de se payer une chambre d'hôtel en attendant de se trouver un logement... ben non, ils ne sont pas tous comme des immigrants illégaux...
:mouche:
Et ils ont monté la cible à 70 000 immigrants, en autant qu'ils sont aptent à apprendre le français...


https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2009911/augmentation-demantelement-camps-itinerant...

Plus de 240 campements d’itinérants démantelés depuis le début de l’année à Montréal

Radio-Canada

À Montréal, plus de 240 campements d’itinérants ont été démantelés depuis le début de l'année dans le seul arrondissement de Ville-Marie. C'est autant que durant toute l'année dernière, selon des données que Radio-Canada a obtenues en utilisant la Loi sur l'accès à l'information.

C'est également plus du double du nombre de démantèlements réalisés en 2021, qui s’élevait alors à 105.

Cette augmentation reflète la réalité difficile qu’on vit à Montréal et ailleurs au Québec, a commenté Josefina Blanco, responsable de l’itinérance au comité exécutif de la Ville de Montréal, à l'émission Le 15-18.

La crise du logement, les problèmes de santé mentale et la crise des opioïdes font qu’il y a davantage de personnes en situation d’itinérance dans l’espace public.

Une citation deJosefina Blanco, responsable de l’itinérance au comité exécutif de la Ville de Montréal.
Une poupée et des tentes sous une structure autoroutière.
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Ce campement sous l'autoroute Ville-Marie a été démantelé en juin en raison de travaux de réfection de l'autoroute du même nom.

Ces chiffres témoignent d’une situation réelle, sur laquelle nous travaillons, assure-t-elle tout en justifiant les démantèlements : il est inacceptable de laisser des gens vivre sous tente, en 2023, au Québec, une société riche et solidaire.

Elle indique que son administration regarde du côté des solutions mises en place par des villes similaires à Montréal, au Canada et ailleurs dans le monde, et insiste sur la nécessité d'avoir davantage de logements, en particulier des logements sociaux.

Ces personnes ont le droit d'avoir un toit [au-dessus de] leur tête, martèle-t-elle.

Des tentes sous un mur de béton.
1:48

Téléjournal Montréal
Itinérance à Montréal : 244 campements démantelés depuis janvier

Les personnes en situation d’itinérance ayant trouvé refuge sous l’autoroute devront être relocalisées, et ce, « au cours des prochaines semaines ».

PHOTO : RADIO-CANADA / ELYSE ALLARD

Une pause sur les expulsions
Annie Aubertin, la directrice générale de Spectre de rue, un organisme qui fait de la prévention pour réduire la propagation des infections transmises sexuellement et par le sang dans le quartier Centre-Sud, estime que ce type d'approche, tout en étant intéressante, n'offre aucune solution à court terme.

Mme Aubertin en entrevue à Radio-Canada.
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Annie Aubertin est directrice de l'organisme Spectre de rue.


Il faudra des années avant que ces logements soient construits. Or, les gens, il faut qu’ils vivent quelque part en attendant, fustige celle qui demande à la Ville de mettre les démantèlements sur pause.


Ces derniers fragilisent en effet encore plus le public auprès duquel son organisme intervient, regrette-t-elle

Ça crée beaucoup de soucis, car on perd les gens avec qui on avait un contact parce qu’on savait où les trouver.

Les personnes chassées des campements perdent souvent toutes leurs affaires, détaille-t-elle, notamment des tentes et des sacs de couchage qui sont parfois donnés par un autre palier de gouvernement, si bien qu'on se tire dans les pieds.

Autre préoccupation : la stabilité mentale des personnes qui vivent dans les campements.

Ils perdent encore un lieu où ils auraient pu s’ancrer, ils perdent aussi un intervenant. Il n’y a rien d’aidant dans cette façon de faire les choses.

Une citation deAnnie Aubertin, directrice générale de Spectre de rue.
Un moratoire sur les expulsions, c'est aussi ce que réclame Marie-Josée Houle, la défenseure fédérale du logement. En entrevue avec Radio-Canada au printemps dernier, elle avait qualifié les expulsions de violations des droits de la personne et avait appelé le gouvernement du Québec à arrêter le démantèlement des campements à Montréal, le temps de trouver des solutions.

Un suivi problématique
Josefina Blanco reconnaît que le suivi des occupants de campements n’est pas toujours aisé. Elle affirme que la Ville de Montréal travaille avec des organismes locaux et que les situations sont évaluées au cas par cas.

Quand c’est une situation d’urgence ou de sécurité, on est tenu de laisser agir les services d’urgence. Mais quand elle n’est pas urgente, on y va par étape. On visite, on tisse des liens, on fait le lien avec les organismes communautaires qui font un travail extraordinaire, on les accompagne vers des ressources qui existent déjà.

Une citation deJosefina Blanco, responsable de l'itinérance au comité exécutif de la Ville de Montréal.
La mairesse de Montréal s'adresse aux journalistes.
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Josefina Blanco, à gauche sur la photo, est responsable de la diversité, de l'inclusion sociale, de l'itinérance et de la jeunesse au comité exécutif de la Ville de Montréal. (Photo d'archives)

PHOTO : RADIO-CANADA

Annie Aubertin a du mal à entendre l’argument sécuritaire. Si les personnes sont en danger dans un campement, elles le sont encore plus quand elles sont seules, dans une ruelle, ou dans un petit recoin de la ville où personne ne sait où elles sont. Dans un campement, il y a des règles d’organisation et une certaine surveillance aussi, rappelle-t-elle.


L’opposition, de son côté, tire à boulets rouges sur l’administration Plante et la façon dont elle gère la situation.

Pour Benoît Langevin, porte-parole pour le dossier de l’itinérance à l’hôtel de ville de Montréal et président du caucus d’Ensemble Montréal, la Ville ne dispose pas des informations lui permettant d'avoir un portrait réel de la situation.

Les données parcellaires sur les quantités de tentes ne nous permettent pas de savoir si une personne découverte à Ville-Marie ne se retrouve pas ensuite à Hochelaga, déplore celui qui affirme détenir des photos de campements à Lachine et dans le sud-ouest.

Ces déplacements à travers la ville, Annie Aubertin les observe, surtout en été, quand Montréal devient un lieu de rassemblements pour des personnes itinérantes qui viennent aussi de l'extérieur.

Il y a des gens qui montent leur tente jusqu'à ce qu’il y ait un démantèlement. Ils vont juste ailleurs, puis ils vont peut-être revenir à la même place aussi. Ça va être leur vie pour l’été généralement.

Une citation deAnnie Aubertin, directrice générale de Spectre de rue.
Benoit Langevin affirme que Montréal devrait se doter de mécanismes et d'indicateurs permettant d'évaluer la situation. Si on n’est pas capable d’évaluer quelque chose, on n'est pas capable de travailler dessus ni de se doter d’un plan d'action qui mène à des plans d’intervention, déclare-t-il.

Benoit Langevin est porte-parole pour le dossier de l’itinérance à l’hôtel de ville de Montréal et président du caucus d’Ensemble Montréal. (Photo d'archives)

Le conseiller de Pierrefonds-Roxboro estime aussi que la Ville ne peut se contenter de se décharger de ses responsabilités en invoquant le gouvernement provincial. Pour lui, il y a un manque à combler entre l’offre de services de Québec et l’offre de services de Montréal.

La Ville devrait pouvoir identifier des emplacements où la cohabitation est possible, des endroits où il n’y a pas de garderie à proximité, de place pour personne âgée ou de quartier touristique de haute densité. L’espace, c’est la Ville qui le fournit.

Une citation deBenoit Langevin, porte-parole de l'opposition pour le dossier de l’itinérance à l’hôtel de ville de Montréal.
Josefina Blanco indique qu'elle attend le sommet municipal sur l’itinérance, qui aura lieu pour la première fois ce vendredi 15 septembre à Québec, pour avoir les chiffres permettant de confirmer les observations de terrain.

On va faire valoir nos besoins au niveau de la métropole et les autres villes aussi. Car c'est une réalité qui est présente partout, pas seulement à Montréal, prévient-elle.

Avec les informations de Benoît Chapdelaine


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