L'effet Xhekaj! (Forum)

par Jéromec, samedi 26 avril 2025, 10:52 (il y a 7 heures, 22 minutes) @ Jéromec

Xhekaj a défendu à son corp défendant l'honneur du Club le plus légendaire du passé, présent et futur...

https://www.rds.ca/hockey/canadiens/l-effet-xhekaj-1.20460768

MONTRÉAL – Arber Xhekaj n'a peur de rien ni de personne sur une patinoire. Mais lorsque le Centre Bell s'est mis à vibrer et à vibrer de plus en plus fort au rythme d'un Ô Canada chanté par Alexandre Sylvestre appuyé par une chorale de plus de 21 000 personnes, le défenseur a été un brin secoué. Deux brins déstabilisé.

« Mon cœur battait tellement fort que je croyais qu'il allait sortir de ma poitrine », que Xhekaj a reconnu lorsque croisé dans le vestiaire après la victoire convaincante de 6-3 qui replace le Canadien dans la série l'opposant aux Capitals venus de Washington.

Une série qui prendra un tournant crucial dimanche alors que le Canadien aura l'occasion de niveler les chances et que les Capitals pourront, avec une victoire, prendre une sérieuse option sur l'issue de ce duel.

Arber Xhekaj savait depuis jeudi qu'il serait en uniforme vendredi soir. Pendant que les débats tumultueux sur la nécessité, voire l'obligation, de faire appel à ses services occupaient plus de place sur les tribunes que les débats politiques associés aux élections générales qui se dérouleront lundi prochain, le principal intéressé tentait de contenir sa nervosité.

Sans grand succès!

« Je n'étais pas juste nerveux, j'étais très nerveux », qu'il a candidement admis avec un sourire au visage.

« Je n'ai pas dormi de la nuit de jeudi à aujourd'hui. Je ne pensais qu'au match, aux défis et aux pièges qui se dresseraient devant moi. J'ai fait du temps supplémentaire après l'entraînement matinal pour m'aider à chasser la nervosité et aussi pour me dérouiller un peu, car ça faisaIt un bout de temps – le 6 avril dernier à Nashville – que je n'avais pas joué », a expliqué le défenseur.

Ne pas frapper le premier!

La nervosité qui tenait Xhekaj par la gorge n'a pas desserré son emprise lorsqu'il est arrivé au Centre Bell. Pas plus que lorsqu'il a endossé l'uniforme et pris part à la période d'échauffement.

Le défenseur de 24 ans a beau être grand et fort, il disputait quand même un tout premier match de séries éliminatoires en carrière. Ajoutez à ça un mélange de pression associée au recul de 0-2 que le Tricolore accusait, de frénésie des partisans qui croyaient dur comme fer que le retour du « shérif » permettrait de remettre de l'ordre sur la patinoire du Centre Bell et d'y faire régner la loi du Canadien et vous avez un portrait de nature à effrayer Xhekaj bien plus que tous les joueurs des Capitals réunis.

« J'étais bien conscient de tout ce qui se disait sur la situation de l'équipe. Sur ma situation également. J'étais surtout survolté à l'idée de pouvoir enfin venir aider mes coéquipiers que j'avais vus encaisser des revers difficiles lors des deux premiers matchs à Washington. C'était pénible de regarder ces deux matchs sans pouvoir faire quoi que ce soit pour aider le groupe », que Xhekaj a raconté.

Mais voilà : pour aider le groupe, il fallait s'assurer de ne pas mettre le groupe dans le pétrin en voulant trop en faire. Un souci de tous les instants pour Xhekaj qui ne voulait pas gâcher son entrée en scène et surtout ne pas donner de motifs à son entraîneur-chef de le remonter sur la galerie de presse.

« Je me suis concentré sur deux choses bien précises : jouer dans les paramètres qui sont les miens et ne pas frapper le premier. »

Xhekaj a réussi sur les deux fronts.

« J'ai aimé son match. Il nous a donné de bonnes minutes », que Martin St-Louis a indiqué après la rencontre.

Le gros défenseur s'est rendu coupable de quelques revirements en zone défensive. Dont un qui a mené au but qui a permis à Jakob Chychrun de niveler les chances 2-2 en milieu de troisième. Mais Xhekaj était sur la patinoire pour deux des trois buts enfilés par le Canadien en troisième période. Un troisième tiers au cours duquel il a distancé les Capitals pour confirmer une victoire saluée frénétiquement par les amateurs. Autant ceux qui étaient massés à l'intérieur du Centre Bell que ceux qui fêtaient autour de l'amphithéâtre.

Le défenseur défendu

Sur le plan physique, Xhekaj s'est aussi très bien comporté. Il a su s'imposer physiquement sans pour autant sombrer dans l'indiscipline.

Cela dit, contrairement à bien des prétentions populaires, l'entrée en scène de Xhekaj n'a pas vraiment réduit les ardeurs des Capitals. Vrai qu'ils ont asséné quatre mises en échec de moins que lors du deuxième match (26 contre 30) et 16 de moins que lors du premier match de la série (26 contre 42), mais les « Caps » sont loin de s'être tenus « tranquilles » en raison de la présence du shérif. Un shérif qu'ils ont d'ailleurs malmené à quelques occasions.

Mais les coéquipiers de Xhekaj ont été beaucoup plus actifs sur l'aspect physique qu'ils ne l'avaient été à Washington comme le confirment les 46 mises en échec distribuées au fil des trois périodes.

« C'est beaucoup de mise en échec », a lancé un Martin St-Louis presque admiratif à l'endroit de ses joueurs.

Xhekaj a fait sa part à ce chapitre avec quatre coups d'épaule. Mais attention! Jake Evans en a donné autant. Emil Heineman en a asséné cinq. Josh Anderson et Brendan Gallagher ont été les plus généreux avec six chacun.

À quoi associer ce déferlement collectif? À la présence de Xhekaj? À l'appui inconditionnel de la foule qui a survolté ses favoris? À l'importance d'un match presque sans lendemain? À un heureux mélange de tout ça?

Peu importe la réponse, il est clair que la robustesse affichée par le Canadien a joué un rôle dans la victoire. Les Capitals ont été atroces en matière de revirements. S'il avait ne serait-ce que quelques mèches de cheveux sur la tête, l'entraîneur-chef Spencer Carbery les aurait arrachées tant ses joueurs ont donné et redonné la rondelle au Canadien qui a profité de cadeaux si gentiment offerts pour marquer quatre de ses six buts.

« On a fait beaucoup de grosses, grosses, grosses erreurs ce soir. J'ai perdu la rondelle devant le filet et ils (Nick Suzuki) ont marqué. Ça arrive, mais c'est inhabituel de notre part. Il faudra corriger ça, mais en même temps, ils nous ont pressés beaucoup plus qu'ils ne l'avaient fait lors des deux premiers matchs. Il faut leur donner du crédit aussi », a analysé le vétéran défenseur John Carlson.

L'effet Xhekaj s'est surtout fait sentir dans le jeu de Josh Anderson. Très actif sur le plan physique depuis le début de la série, Anderson a même inversé les rôles avec Xhekaj en toute fin de période médiane.

Une mêlée a éclaté devant les bancs des deux équipes et c'est Anderson qui est venu à la rescousse de son coéquipier aux prises avec Tom Wilson et non le contraire.

« J'avais les bras retenus par un juge de lignes et j'ai encaissé cinq, six, taloches au visage sans pouvoir répliquer. Josh est sauté dans le tas. J'étais vraiment impressionné », que Xhekaj a commenté.

C'était impressionnant en effet.

Car une fois sauté dans la mêlée, Josh Anderson s'est retrouvé sur le banc des Capitals, avec Wilson, et les deux hommes forts se sont coltaillés férocement alors qu'un pauvre juge de lignes, prisonnier entre les deux, tentait de les séparer. Tout ça devant les entraîneurs des Caps qui se sont déplacés à l'autre bout du banc pour ne pas intervenir. Une bonne idée considérant l'intensité de l'altercation entre les deux hommes.

Ça faisait très longtemps qu'on n'avait pas assisté à une scène du genre au Centre Bell. Surtout en séries. Ça faisait tellement longtemps que deux partisans, debout dans deux des quatre coins du Centre Bell, frappaient à tout rompre dans les baies vitrées pour encourager les joueurs du Canadien même s'ils portaient des chandails des… Nordiques sur le dos. Un chandail blanc, un autre bleu.

Dans les belles années de la rivalité Québec-Montréal, une scène comme celle-là aurait été inimaginable.

À quoi s'attendre dimanche?

À un match aussi intense offert par le Canadien. À un bien meilleur match sur le plan de l'exécution de la part des Capitals.

Avec Xhekaj au sein de la formation pour le Canadien? Sans l'ombre d'un doute, car Martin St-Louis n'a rien de grave à lui reprocher et aussi parce qu'on ne change pas une formation gagnante à moins que ce soit nécessaire.

Est-ce que ça veut dire que Patrik Laine sera confiné à la galerie de presse pour un deuxième match de suite lui aussi?

S'il est encore blessé – le Canadien imputait à une blessure au haut du corps l'absence de Laine vendredi soir – nul besoin de se presser pour le ramener. Car en son absence, le Canadien a marqué six buts, dont deux en avantage numérique. Ses deux premiers en attaque massive depuis le début de la série.

Et s'il n'est pas blessé?

Pas besoin de lui dérouler le tapis rouge non plus. Car sortis des griffes Pierre-Luc Dubois flanqué de Tom Wilson et Connor McMichael, le premier trio s'est remis à produire. Comme quoi le Canadien avait bien plus besoin du dernier changement que de la présence de Laine pour se remettre à marquer des buts.


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