Constables et policiers du métro sous pression (Forum)

par Jéromec, jeudi 06 avril 2023, 08:27 (il y a 388 jours) @ Dédé

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1969047/securite-metro-montreal-agression-itineran...

Constables et policiers du métro sous pression


La pression n’a jamais été aussi forte sur les policiers, constables et intervenants psychosociaux pour rassurer les usagers du métro de Montréal devant la hausse de l’itinérance et de la délinquance.

Trois hommes dans le métro de Montréal.
L'intervenant psychosocial Axel Sortet (au centre) accompagne les constables Timmy Lapalme et Maxime Lambert.


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Davide Gentile (accéder à la page de l'auteur)
Davide Gentile
Daniel Boily (accéder à la page de l'auteur)
Daniel Boily
Publié hier à 17 h 01
Chaque jour, des dizaines de constables de la STM parcourent les stations de métro de Montréal afin d’intervenir auprès de personnes vulnérables.

Lors de notre passage dans le métro la semaine dernière, un duo de constables accompagné d’un intervenant psychosocial a multiplié les contacts auprès de personnes itinérantes.

Je vais me faire arrêter [...] je veux pas aller en prison, gémit un usager en pleurant.

Rapidement, le trio le rassure. Tu n’iras pas en prison parce que t'as dormi sur un banc, lui explique-t-on.

Des travailleurs dans une station de métro.
Une intervention auprès d'un itinérant qui dit avoir consommé du fentanyl.

PHOTO : RADIO-CANADA

En marchant vers l’extérieur de la station Papineau, Michel raconte qu’il a pris du fentanyl.


En moins de 30 minutes, l’équipe lui aura trouvé un hébergement au refuge Guy-Favreau.

Tous les soirs, cet hébergement temporaire d’urgence accueille jusqu’à 85 personnes en situation d’itinérance.

Comme l’explique le constable de la STM Maxime Lambert, ce qui a changé avec la pandémie, c’est que l’itinérance et la toxicomanie ont augmenté considérablement.

Ce dernier intervient dans le métro depuis plus de 10 ans.

« En 2012, on se préoccupait principalement de la perception, du civisme [...] Aujourd’hui, ce sont principalement des gens intoxiqués, des gens en situation d'itinérance qui ont besoin d'aide sociale, et donc ça ne sert à rien de les marteler de constats d'infraction et de punitions. »

— Une citation de Maxime Lambert, constable dans le métro pour la STM
Ces dernières années, entre 6000 et 10 000 constats ont été distribués.


Son partenaire du jour en intervention psychosociale, Axel Sortet, établit généralement le premier contact auprès des itinérants.

Mon but est de proposer une solution immédiate, dit-il. Dans l’est, nos interventions sont plus fréquentes aux stations Beaudry, Papineau et Frontenac, précise-t-il, tandis qu’un autre collègue parcourt l’ouest du réseau de métro.

M. Sortet a immigré de Belgique il y a moins d’un an et travaille pour la Société de développement social de Ville-Marie.

Durant une courte pause à la station Berri-UQAM, une dame d’un certain âge ne se gêne pas pour apostropher le trio et dire à quel point c'est devenu épeurant dans le métro. Regarde ma canne, j’ai le droit de me défendre, a-t-elle lancé.

Le nombre d’appels d’usagers et d’interventions est passé de 26 000 en 2019 à 42 000 l’an dernier, soit plus de 100 appels par jour.

La STM dispose d’une équipe d’environ 160 constables.

Des policiers dans le métro.
Des policiers maîtrisent un agresseur au métro L'Assomption, le 12 janvier 2023.

PHOTO : RADIO-CANADA / PATRICK ANDRÉ PERRON

La répression parmi les solutions
Outre l’approche pacifique, des interventions plus musclées peuvent s’avérer nécessaires pour maîtriser un agresseur ou exercer une répression auprès de revendeurs de drogues.

En janvier, un collègue journaliste a été témoin d’une tentative d’agression au couteau à la station L'Assomption. Des passagers sont intervenus en attendant l’arrivée des policiers. Un cas qui n’est pas unique, comme en témoignent les réseaux sociaux.

Comme l’explique la cheffe de la section métro au SPVM, Joanne Matte, la répression à elle seule ne règle pas le problème, la prévention à elle seule ne règle pas le problème et la simple visibilité non plus; ça prend un mélange des trois.

Reste que depuis quelques années, le nombre de crimes violents augmente. Depuis la pandémie, on est en hausse d’année en année de 10 %, explique Mme Matte.

Comme leurs collègues constables de la STM, les policiers du SPVM regrettent que le réseau de la santé n'ait pas les outils pour héberger et traiter les itinérants aux prises avec des problèmes de santé mentale.

« Quand on les amène à l'urgence, le médecin aussi doit constater le danger grave et immédiat et souvent on se rend compte que la personne est libérée quelque temps plus tard, faute de place, ou peut-être parce que le médecin n’a pas observé les mêmes comportements de danger grave et immédiat. »

— Une citation de Joanne Matte, cheffe de la section métro au SPVM
Une femme dans un bureau.
Joanne Matte, cheffe de la section métro au SPVM


L’accès aux ressources en toxicomanie ou en hébergement les week-ends pose également un défi.

La mairesse Valérie Plante a répété aujourd’hui que la métropole souhaitait plus d’appui du réseau de la santé.

Ce qu’on constate dans le métro est le reflet de la vulnérabilité qui a augmenté dans la société en général, dit-elle. La mairesse estime que l’accès au logement est aussi un élément qui permettrait d’endiguer le problème de l’itinérance dans le métro.

La section métro du SPVM compte 115 agents armés.


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