Northvol se prépare à se protéger de ses créanciers (Forum)

par Jéromec, mercredi 20 novembre 2024, 18:19 (il y a 10 heures, 31 minutes) @ Jéromec

et voilà, un autre Fiaskaq, couper dans les écoles et aux PME pour tenter l'aventure d'Un éléphant Ikéa, un autre flop signé Kaq...

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2121269/northvolt-quebec-ottawa-usine-batterie

Northvolt se prépare à se protéger de ses créanciers


Northvolt se prépare à se protéger de ses créanciers

Une décision sera annoncée sous peu selon laquelle l'entreprise aura recours au chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites.
Peter Mikael Carlsson.

Peter Carlsson vient de laisser sa place de PDG de l’usine suédoise de Northvolt à un expert en restructuration.

Publié à 14 h 50 HNE
Mis à jour à 16 h 49 HNE
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Le fabricant suédois de batteries Northvolt se prépare à invoquer le chapitre 11 de la loi sur les faillites des États-Unis afin de se protéger de ses créanciers, tout en gardant le contrôle de ses activités, a appris Radio-Canada. La décision, attendue dans les jours à venir, ne devrait pas remettre en question la poursuite du projet au Québec, selon les gouvernements.

Dans les derniers jours, des médias suédois et l’agence de presse Reuters ont rapporté que des discussions avaient lieu à l'interne sur un recours au chapitre 11. Le Financial Times évoquait même la possibilité d’une faillite pure et simple en vertu du chapitre 7 de cette loi, avec liquidation d’actifs, mais cette possibilité est écartée, selon nos informations.

Radio-Canada a pu obtenir la confirmation que Northvolt AB, la maison mère de l’entreprise, n’a pas encore réussi à conclure son appel de financement à court terme de 415 millions de dollars qui lui permettrait de régler ses problèmes de liquidité jusqu’au début de l’année 2025.
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Northvolt ne nie pas qu'elle se prépare à avoir recours au chapitre 11, mais ne le confirme pas non plus.
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Sa porte-parole pour l’Amérique du Nord, Emmanuelle Rouillard-Moreau, a répondu à Radio-Canada que "les négociations entourant le financement se poursuivent" et que l’entreprise demeure "en contact étroit avec [ses] investisseurs et principaux partenaires et l'issue de ces discussions sera communiquée lorsque des décisions auront été prises."

Le premier ministre François Legault a évoqué, mardi, "des informations" à venir, "dans les prochaines heures".
Francois Legault parle dans deux micros, devant des drapeaux du Québec.

Le premier ministre François Legault a été interpellé mercredi par une journaliste au sujet de Northvolt. (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot

En début de semaine, Northvolt a nommé Paul O'Donnell, expert en restructuration, à la présidence du conseil d’administration de l’usine suédoise. Celui-ci a pris la place du PDG Peter Carlsson, qui demeure dans l’organisation.
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Le chapitre 11 permet une réorganisation financière

Avec le chapitre 11 du Code de la faillite des États-Unis, l’entreprise en difficulté peut réorganiser ses finances et restructurer ses dettes sans liquider ses actifs.

Elle peut aussi poursuivre ses activités sans qu'un syndic de faillite intervienne dans la prise de décisions et sans que les créanciers puissent exiger un recouvrement ou une saisie. Le plan de restructuration sera soumis au vote des créanciers.

C’est l’existence d’une filiale de la compagnie en Amérique du Nord qui permet à Northvolt d’utiliser la loi américaine, jugée plus clémente avec les entreprises.

Selon Pierre Fortin, président de Jean Fortin et associés, syndic autorisé en insolvabilité, Northvolt va devoir suivre une procédure "dans chaque pays où elle est située", mais il ajoute que "souvent, le tout est chapeauté par un chef d’orchestre qui coordonne les différentes procédures judiciaires dans les différents pays, ça permet d’avoir une certaine cohésion".

La grande question, c’est qu’est-ce qui va arriver des investissements que le gouvernement québécois a fait en Suède et également, qu'est-ce qui va arriver avec le projet ici, québécois.
Une citation de Pierre Fortin, président de Jean Fortin et associés

Investissement Québec a déjà injecté 510 millions de dollars dans Northvolt, pour le compte du gouvernement Legault, et la Caisse de dépôt et placement, 200 millions.

Le Québec se trouverait donc sur la liste des créanciers avec les grands prêteurs de Northvolt que sont Volkswagen, Goldman Sachs et plusieurs autres.

"[Le gouvernement Legault] ne peut pas faire grand-chose sur l'argent déjà investi, mais pourrait décider de ne pas honorer les subventions promises", dit Pierre Fortin.

Québec a promis une aide de 1,37 milliard pour la construction de l’usine et des subventions de 1,5 milliard pour la production de batteries.

De son côté, Ottawa a promis 1,37 milliard pour la construction et 3,1 milliards pour la production, mais le fédéral n’a pas encore déboursé un seul dollar.

En Suède, le gouvernement a refusé de venir au secours de Northvolt ou de devenir actionnaire de l'entreprise.

Le gouvernement Legault a déjà dit que le terrain, acheté 240 millions de dollars, lui reviendrait en cas d’abandon du projet.

À Ottawa, le ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, a dit, mercredi, qu’il "demeure confiant", mais "prudent". Il a communiqué avec Northvolt pour avoir l’heure juste : "Ce que je comprends, c’est que le projet au Québec continue et oui, il y a des discussions en Europe."
François-Philippe Champagne.

Le ministre fédéral de l'Industrie, François-Philippe Champagne (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick

Ce qui se passe en Europe, c'est une chose. Ce qui se passe en Amérique du Nord, c'est une autre chose. [...] Ils ont les liquidités pour aller de l’avant avec le projet, présentement, au Québec.
Une citation de François-Philippe Champagne, ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie du Canada

À Québec, la ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Christine Fréchette, a déclaré, mercredi, "nous sommes très attentifs à ce qu'il se passe", tout en assurant que "le projet prévu au Québec reste entier" et "demeure une priorité pour Northvolt et pour nous".

Le premier ministre François Legault a été plus évasif. Questionné à plusieurs reprises à l’Assemblée nationale, il n’a pas voulu dire s’il croyait encore au projet de Northvolt, rappelant qu’il attendait des renseignements.

Le chef de l’opposition officielle, Marc Tanguay, s’est emparé de la situation, en disant que le premier ministre n’est "pas capable de nous confirmer qu'il y croit toujours".

Il y a un an, c'était le Klondike, on allait être riches avec Northvolt. Et là, aujourd'hui, il n'est même pas capable de rassurer les Québécoises et Québécois, qui ont déjà mis 710 millions.
Une citation de Marc Tanguay, chef du Parti libéral du Québec

François Legault a répondu que l’investissement dans la compagnie suédoise avait été "un risque calculé" et que "l'important, c'est la moyenne au bâton". Il a aussi affirmé que "jamais l'économie du Québec n'a aussi bien performé depuis 20 ans que maintenant".

Le premier ministre et Christine Fréchette ont, tour à tour, fait la liste des "bons coups" dans les investissements du gouvernement et Northvolt ne se trouvait pas dans la liste.
Des nouvelles attendues du projet québécois

D’ici la fin de l’automne, Northvolt Amérique du Nord doit faire connaître son plan de restructuration du projet à McMasterville et à Saint-Basile-le-Grand, qui serait retardé d’au moins un an.
Paolo Cerruti, portant un casque de protection et un manteau jaune avec le logo de Northvolt, devant des troncs d'arbres coupés sur le chantier de l'usine.

Le PDG de l'entreprise Northvolt pour l'Amérique du Nord, Paolo Cerruti (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Dans le cadre de l’appel au financement à court terme de Northvolt AB, la banque d’investissement Goldman Sachs consentait à réinjecter plus d’argent, mais à la condition d’obtenir des garanties sur les filiales, dont celle du Québec. Le gouvernement Legault a envisagé dans un premier temps de l’accepter, avant de fermer la porte après que l’information soit devenue publique.

Aux dernières nouvelles, Northvolt AB prévoyait lancer une autre demande de financement, encore plus ambitieuse, en 2025, pour pallier à plus long terme son manque de liquidités.

Même si l'entreprise suédoise a signé des contrats de commandes de batteries pour des dizaines de milliards de dollars, elle peine à produire au rythme espéré. Son usine suédoise est très loin d'atteindre son plein rendement, ce qui limite les ventes et donc les entrées d’argent.

La compagnie a déjà reconnu que sa stratégie de développement avait été un peu trop dynamique et que la compagnie avait lancé trop de projets d’usines en même temps.

Le mois dernier, l’entreprise a supprimé 1600 emplois et recentré ses activités autour de la production de batteries pour assurer la réussite de son plan de sauvetage.

Avec la collaboration de Aude Garachon et de Louis Blouin.


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